Poisson-lune

Mola mola

Cette photographie a été prise en apnée, en chasse sous-marine, au large de l'Aquitaine, en lumière naturelle par dix huit mètres de fond.

Habitant de toutes les mers, à l'exception des eaux les plus froides, le poisson-lune ou môle que l'on ne capture bien entendu jamais en chasse sous-marine, se rencontre alangui en surface, dans la position horizontale d'une "meule" de pierre, lui permettant de se réchauffer aux rayons du soleil et d'adapter ainsi, peut-être, son métabolisme à une nouvelle plongée dans les profondeurs secrètes où il se nourrit.

Les chasseurs sous-marins qui pratiquent en Méditerranée, rencontrent aussi parfois des poissons-lune dans une position verticale la tête vers le fond, "broutant"dans la zone des quarante mètres de petits organismes sur le coralligène profond.

La nage du poisson-lune qui utilise ses nageoires dorsales et anales telle des godilles, est toute d'économie et de qualités majestueuses.

Sa vitesse de croissance - de l'ordre de 350 kg par an en captivité -, ses capacités de plongeur - 600 mètres voire au delà - sa taille et son poids - jusqu'à plus de trois mètres pour plus de deux tonnes - sont fabuleuses.

Il est rapporté par wikipédia que les poissons lune se prennent fréquemment dans les filets de pêche à l'espadon et que les captures représentent 30 % du total des prises en Californie.
Ce pourcentage s'établirait entre 71 % et 90 % pour la pêche de l'espadon en Méditerranée ; une directive européenne interdisant sa commercialisation, les poissons-lune morts dans ces filets sont jetés.

Comme les tortues, les mammifères marins et de nombreux poissons, les poissons-lune au nombre de trois espèces (Mola mola, Masturus lanceolatus et Ranzania laevis) sont également victimes des déchets en mer, qui ressemblent aux méduses et qu'ils avalent par mégarde. Ils meurent alors de faim, faute de pouvoir se nourrir. La SURFRIDER FONDATION EUROPE rapporte que, selon l'ONU, chaque kilomètre d'Océan contiendrait 120.000 morceaux de plastique flottants. Pourtant, les macro-déchets ne sont toujours pas reconnus comme source de pollution par la commission européenne.

Un poisson à l'écologie méconnue, victime de la pêche professionnelle et des pollutions humaines.

Un héros des profondeurs et de leurs mystères, à l'image de la lune lointaine se reflétant dans le miroir des eaux.